Laurence a découvert Firouza par hasard. Il n’y avait pas de projet de bijou, ni même l’envie d’en acquérir un, lorsqu’elle entre la première fois dans l’atelier de Reulle-Vergy.
Je me promenais dans ce village que je ne connaissais pas. Je venais d’aller voir le potier et, naturellement, j’ai poussé la porte de la joaillerie. Par curiosité.
Elle découvre une jeune créatrice et la passion qui l’anime. Elle est fascinée par son parcours, son univers, émue par ses yeux qui brillent lorsqu’elle parle de son métier. Premier échange entre deux femmes, premier partage entre deux âmes. Laurence parle de son attrait pour les bijoux indiens. Firouza écoute, entend, comprend. Elle devine chez cette presque inconnue un désir jusque là ignoré et lui montre, à travers un livre, des créations d’inspirations indiennes qui font mouche. La créatrice décrit puis dessine ce qu’elle a déjà entrevu du rêve de Laurence.
C’était impensable pour moi à cette époque de faire fabriquer un bijou sur-mesure. Échanger avec Firouza a tout changé. Elle avait parfaitement compris ce qui m’animait et j’ai eu envie de lui faire confiance. Et puis, j’ai appris que je pouvais réduire de beaucoup le coût de la création en fournissant la matière première. Je n’y avais jamais pensé.
Le rêve devient possible.
Ensemble, elles l’envisagent : une bague en or, massive, ornée de granulation. Firouza ne connaît pas encore cette technique. Qu’à cela ne tienne, elle apprendra. Et c’est ce qu’elle fait. Elle cherche, s’informe, lit, essaie, s’entraîne, recommence jusqu’à maîtriser ce nouveau procédé.
Le cheminement se fait progressivement, en confiance.
J’imaginais le bijou sans le voir précisément dans ses contours. Nous faisions chacune travailler notre imaginaire vers l’Inde. À ce stade, c’était déjà une aventure, celle de l’esprit et du cœur.
Laurence rend visite à Firouza, la regarde travailler, donner forme au métal, corriger ce qui ne va pas, embellir ce qui doit l’être. Le bijou prend vie.
La bague d’inspiration indienne naîtra en avril 2016. Laurence la regarde chaque jour, consciente de porter à son doigt une pièce unique, vibrante d’une énergie singulière, comme si chacune de ces deux femmes y avait scellé dans l’or, un petit bout de son âme. Elle garde un souvenir ému de ce voyage vécu avec Firouza, de ce dialogue entre deux imaginaires, du lien tissé avec la créatrice qui leur apporte, aujourd’hui encore, beaucoup de joie à toutes les deux. Elle parle aussi d’une reconnexion avec l’artisanat, avec l’Inde, ce pays qui l’inspire beaucoup et puis avec elle-même surtout, à travers ce rêve qu’elle ignorait.
Une création de bijou comme un voyage initiatique.